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Attention aux plantes toxiques ! (deuxième partie)

Dans notre article précédent, nous avons parlé de plantes toxiques pour nos chevaux et que faire pour éviter ou traiter une intoxication. Pour vous aider à mieux détecter et éliminer les plantes toxiques, MonCheval a rédigé une liste des plantes toxiques les plus fréquentes et de leurs caractéristiques principales ci-dessous.

Jacobée commune

Il s’agit peut être de la plante la plus connue. La jacobée commune est une plante herbacée qui pousse dans les sols riches en azote et en minéraux. La plante pousse entre juin et octobre et n’attirera pas l’attention de votre cheval tant qu’il a suffisamment d’herbe et/ou de foin, mais sera consommée en cas d’ennui ou de paddock/prairie surpâturé. C'est une plante qui peut contenir plus d'une dizaine d'alcaloïdes pyrrolizidiniques, dont la consommation répétée peut être très toxique pour le foie de nos chevaux. Les symptômes sont : apathie, dépression, manque d’appétit, perte de poids. 14 kg de plante fraîche ou 2 kg de plante séchée – elle ne perd pas sa toxicité en séchant – sont des doses mortelles pour un cheval. Pour un poney, il s’agit de 4kg et 0.5 kg.

Prêle des champs

La prêle des champs, parfois appelée qeue-de-cheval, pousse aux mois d’avril et de mai et préfère les sols humides. Elle contient de la thiaminase, toxique car elle détruit la thiamine7 ou vitamine B1 dans le corps du cheval, causant des dégâts cérébraux provoquant irritabilité, démarche chancelante, paralysie de l’arrière-main, agitation et nervosité suite à l’incapacité de contrôler ses muscles. Non traités, les chevaux intoxiqués meurent d’épuisement au bout de 1-2 semaines. La prêle des champs est moins toxique, mais toujours dangereuse, lorsque séchée.

Millepertuis

Souvent confondu avec la jacobée commune, le millepertuis se trouve également assez souvent dans et autour de nos prairies, surtout si elles sont surpâturées. Comme pour la jacobée commune, les chevaux ne le consommeront qu’en cas d’ennui ou d’absence d’herbe ou de fourrage. Le millepertuis contient de l’hypéricine, qui s’attaque au corps muqueux de Malphigi du derme. Quelques jours ou même des dizaines de jours après l’ingestion, le cheval deviendra inquièt, fuira la lumière et présentera des plaies ressemblant à des coups de soleil. Les symptômes se présentent à partir de 2kg de plante fraîche pour un cheval.

Trèfle hybride

Elle pousse régulièrement dans nos prés et est souvent même utilisée dans le fourrage. Pourtant, on ne conseillerait pas d’en donner à un cheval, car une ingestion prolongée provoque coups de soleil et dégâts au foie. La toxicité de la trèfle hybride est au plus haut au printemps, et la plante préfère des prairies humides.

Belladone

Attention, car cette « belle dame » est mortelle ! La belladone produit de la solanine, qui s’attaque aux globules rouges et aux intestins. L’intoxication à la beladone provoque une paralysie des muscles et stoppe le fonctionnement des glandes gastro-intestinales. Les symptômes sont : troubles de la motricité, accès de violence, accélération du rythme cardiaque, troubles de la vision et, enfin, une paralysie respiratoire mortelle. Une ingestion de 10 grammes provoque une irritation de l’intestin, une dose de 120 grammes est mortelle.

Consoude

La consoude est une plante que l’on trouve dans les prairies, les bords de chemin, les talus, les jardins, près de habitations et autour de cultures. Appréciée pour ses vertus fortifiantes et stimulantes pour l’homme, elle contient cependant des substances dangereuses pour nos chevaux et une consommation prolongée provoquera des dégâts au foie. Les symptômes d’une intoxication sont : prostration, incoordination motrice, posture anormale, agitation, avortement, hépatites et coliques. Faites particulièrement attention en promenade, car un cheval au travail sera moins attentif à ce qu’il consomme.

Ciguë aquatique

La ciguë aquatique est la plante sauvage la plus toxique d’Europe ! Elle pousse dans des zones humides, marécages et en bord de rivière et toutes ses parties sont toxiques. Contenant de la cicutoxine, cette plante est l’un des poisons végétaux les plus puissants : elle fut notamment utilisée dans l’Antiquité pour (se) donner la mort. L’ingestion d’une toute petite partie de la plante peut déjà être mortelle.

Chêne

Si le chêne même ne représente pas un danger, ses jeunes glands contiennent de l’acide tannique, qui endommage estomac et intestins. Les symptômes d’une intoxications sont : coliques, constipations, diarrhées sanglantes, sang dans les urines, anurie (signe du début d’insuffisance rénale), perte d’appétit, fatigue et dépression importante, tachycardie, problèmes respiratoires. Attention, car la plupart des animaux aiment les glands de chênes et ils sont toxiques également pour nos chiens !

Grande fougère

Toutes les parties de cette plante, que l’on retrouve surtout en bordure de forêt, sont toxiques. Ce sont les rhizomes qui intoxiquent le cheval dès 50 grammes et deviennent mortels dès 80 grammes. L’ingestion de cette toxine provoque des diarrhées, des coliques, des convulsions ainsi qu’une congestion des poumons et des reins.   

Taxus

En règle générale : les plantes persistantes, c.à.d. qui gardent leur feuillage en hiver, sont toxiques pour les chevaux. Le taxus est bien connu parmi les amateurs de chevaux et est l’arbuste le plus toxique d’Europe de l’Ouest. On le retrouve dans les jardins sous forme de haies, qui n’intéressent que rarement nos chevaux. Le danger se trouve dans les déchets de taille, parfois présenté aux chevaux par des voisins ignorants ou jetés dans la nature ou les prés. 200 grammes de taxus provoque une crise cardiaque mortelle dans la demi heure. De petites quantités provoquent coliques et diarrhées.

Cytise

Tout comme le taxus, on retrouve le cytise dans et autour des jardins. Très toxique, il faut faire particulièrement attention aux fleurs et graines.  Tout comme la jacobée commune, elle contient des alcaloïdes, provoquant diarrhées, coliques, paralysie et arrêt respiratoire.

 

 

 

 

Robinier faux acacia

Cet arbre, également apprécié dans les jardins, contient des toxalbumines cytotoxiques, particulièrement dans l’écorce et causant coliques, problèmes musculaires, paralysie et arrêt cardiaque. Si on ne trouve pas cet arbre dans les prairies, faites très attention aux piquets de clôture car la plupart des cas est causée par le rongement de ces piquets.

Buxus

Très populaire dans nos jardins, le buxus est également très toxique : l’ingestion de 750 grammes provoque un arrêt cardiaque fatal. Heureusement, la plante dégage une odeur caractéristique et peu appétissante pour le cheval qui, bien nourri, ne sera pas intéressé.

Rhododendron, azaléa, pieris, laurier-rose

Attention à ces plantes de jardin, qui contiennent des neurotoxines puissantes ! Les symptômes causés par l’ingestion de ces plantes sont : salivation excessive, écumer, grincer des dents, vacillements.

 

 

 

Laurier-cerise et cotonéaster

Comme pour la plupart des plantes de jardin, l’ingestion est souvent accidentelle et via des déchets de jardinage. Ces plantes contiennent de la cyanide, une toxine qui provoque l’arrêt respiratoire. 500 grammes sont déjà très toxiques pour nos chevaux. Attention à une salivation excessive, des problèmes respiratoires, des troubles nerveux et musculaires (faiblesse, incoordination motrice, tremblements, convulsions) et une congestion des muqueuses oculaires et buccales.

Armé de ces informations et d'une bonne application de reconnaissance de plantes, vous pourrez garder un oeil sur le pré de votre cheval. Ne paniquez toutefois pas si vous repérez une plante que vous ne connaissez pas ou que votre cheval ne vous semble pas au top de sa forme : en cas de doute, passez un coup de fil à votre vétérinaire, il ou elle pourra sans doute vous rassurer. Et surtout, n'oubliez pas de profiter de la belle saison !

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