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Un ostéopathe pour mon cheval ?

Nos chevaux sont des athlètes à part entière, il ne faut pas l’oublier. Dès lors, la visite d’un ostéopathe peut s’avérer très utile. Mais dans quels cas faut-il appeler l’ostéopathe ? Et en quoi consiste une séance ? Déborah Goldfarb, ostéopathe équin et cavalière de complet belge explique son métier à Moncheval.net.

Déborah Goldfarb-Paunet est ostéopathe équin. Elle monte à cheval depuis 30 ans, et a rapidement eu ses propres chevaux. Depuis le début de son adolescence, elle est sortie en concours, de dressage et d’obstacle, mais aussi en complet et en spectacle. Elle a eu toutes sortes de chevaux : dressage, CSO, espagnols… Depuis toujours, elle apprécie toucher à tout dans différentes disciplines. A 34 ans, Déborah est à présent propriétaire d’une jument, Balista, 9 ans. Avec elle, Déborah sort principalement en concours complet, mais elles font aussi du spectacle ensemble. Déborah monte également en amazone, que ce soit en cordelette, en CSO, sur du cross ou en spectacle. Son objectif est d’obtenir ses qualifications pour sortir en international en concours complet.

Quelle(s) formation(s) as-tu suivie(s) ?

Je suis sortie diplômée de l’IFOREC (Institut de Formation en Ostéopathie Equine et Canine) en 2010. Comme le métier n’est pas encore officiellement reconnu, différentes écoles privées proposent des cursus, avec chacune des règles concernant l’accès à la formation. Pour accéder à l’IFOREC, j’ai d’abord dû suivre des cours à l’ULB (Université Libre de Bruxelles).

En 2019, j’ai également obtenu une homologation de la FEI (Fédération Equestre Internationale), « FEI Permitted Equine Therapist ». Cela me donne accès à tous les concours internationaux de la FEI, afin d’y pratiquer mon métier et de pouvoir suivre « mes » chevaux au mieux, même sur de grosses compétitions.

Qu’est-ce que l’ostéopathie équine ?

Un ostéopathe équin est à peu près comme un ostéopathe humain : notre but est de soulager la ou les douleur(s) des chevaux à l’aide de nos mains, tout en restaurant la qualité de leurs mouvements corporels pour qu’ils puissent trouver un nouvel équilibre. Un cheval n’est, à la base, pas fait pour vivre avec l’homme, ni pour être monté. Il est donc normal de retrouver certaines lésions ostéopathiques. Ces lésions peuvent causer des compensations qui, à leur tour, sont susceptibles de provoquer des problèmes de toutes sortes (boiteries, refus, difficultés d’engagement, problème au montoir…). Nous sommes là pour lever ces compensations, toujours dans le respect du cheval (âge, morphologie, antécédents…) et en collaboration étroite avec les autres métiers du cheval (vétérinaires, maréchaux-ferrants, cavaliers, entraineurs…).

Pourquoi faire manipuler son cheval par un ostéopathe ? Dans quel(s) cas un ostéopathe peut-il aider un cheval ?

Vu que le cheval n’est pas fait pour être monté et vivre avec l’homme, il est important de recourir à un ostéopathe, même si aucun problème n’est à priori détecté par le cavalier. Les compensations ne sont pas toujours visibles et peuvent déjà être présentes. L’ostéopathe peut également vous aider à mieux prévenir d’éventuels troubles futurs.

J’insiste aussi sur le fait qu’il est facile de penser que « tout va bien » parce que le cavalier est tellement habitué à son cheval, et le cheval à son cavalier, qu’on finit par ne plus prêter attention aux détails qui pourraient révéler une lésion.

Voici quelques comportements qui devraient vous mettre la puce à l’oreille :

  • cheval qui trébuche (devant/derrière) ;
  • dissymétrie musculaire ;
  • problème de selle, de sanglage, au montoir ;
  • problème d’engagement ;
  • refus ;
  • une jambe qui « traîne » à l’obstacle ;
  • problèmes pour enclencher certaines allures ou certains déplacements latéraux ;
  • recommandation du vétérinaire ou du maréchal ;

Un ostéopathe peut également aider le cavalier à repérer les signes d’inconfort pour la prochaine visite.

Idéalement, les chevaux de loisir devraient être vus une fois par an (sauf si le vétérinaire, maréchal… préconise autre chose). Les chevaux de concours doivent idéalement être vus deux fois par an. Une visite de l’ostéopathe est également préconisée en cas d’accident, si le cheval chute ou joue violemment, glisse dans son box ou est tombé dans le van (sans pour autant nécessiter la visite du vétérinaire).

« N’oublions pas non plus que chaque cavalier est aussi dissymétrique que son cheval, et qu’il a également besoin d’un ostéopathe ! »

En quoi consiste une séance d’ostéopathie équine ?

Chaque ostéopathe a ses techniques et sa façon de faire. Voici comment se déroule généralement mes visites :

Une fois sur place, je fais connaissance avec le cheval et je le regarde marcher et trotter en ligne droite, de préférence sur sol dur. J’en profite, si c’est son cavalier qui est présent, pour le regarder marcher et avoir une idée de sa façon de bouger. Si j’ai un doute ou si une pathologie spécifique est présente, je demande parfois de voir le cheval à la longe, sur sol dur ou mou en fonction des besoins.

Une fois que j’ai pu me faire une idée, je discute avec le cavalier/propriétaire/soigneur pour en savoir plus sur le cheval (âge, race, sport/loisir, passé médical/sportif/reproductif, traumatismes éventuels, chutes, problèmes au montoir…). Ces informations sont tout aussi précieuses que mes premières observations. Ensuite, je « travaille » le cheval, de la mâchoire à la queue, en vérifiant chaque partie de son corps. Parfois, des lésions sont cachées à vue d’œil, ce sont alors mes mains qui les trouvent.

Une fois manipulé, j’observe à nouveau le cheval, au pas et au trot.

Si nécessaire, on essaie le matériel sur le cheval et j’aiguille le client. Si un remplacement ou une adaptation est nécessaire, je lui donne des idées ou je le renvoie vers les professionnels qualifiés dans le domaine.

En général, la séance dure 30 minutes, mais elle est propre à chaque cheval, en fonction de son âge, de son état de santé, de ses problèmes et de son mental.

Quelles techniques sont utilisées en ostéopathie équine ?

Là aussi, chaque ostéopathe a « sa sauce » et ses méthodes. Je travaille principalement en structurel, c’est-à-dire que j’utilise des massages, des étirements et des méthodes indirectes (sans « craquer » donc, comme on entend parfois dans ce milieu). Ces méthodes sont utilisées lors de chaque séance, sur chaque cheval, en combinaison ou non avec des méthodes plus directes, toujours dans le but de libérer la lésion.

Je n’utilise pas d’outils, sauf (et ceux qui me connaissent vont sourire) une vieille clé d’un cadenas, qui est toujours attachée à mes clés de voiture. Je l’utilise pour le réflexe extension/flexion du dos en suivant le trajet du grand dorsal. Normalement on le fait avec les ongles, mais les miens cassent, alors j’utilise cette clé depuis 8 ans, puisqu’elle a la bonne forme !

Tu peux retrouver Déborah sur son profil ou sur sa page Facebook Déborah Goldfarb Ostéopathe Equin – OsteoDeb

Photos : V. Lees

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