« Adopter un trotteur a été pour moi un véritable bonheur »

Une rencontre avec un cheval peut changer une vie. Celle de Clara Bertrand a basculé lorsqu’elle a adopté son trotteur. Une belle histoire que moncheval.net vous partage à travers cette interview ‘membre à l’honneur’.

Pourriez-vous vous présenter brièvement ?

Je suis une cavalière bretonne de 22 ans. Je vis dans le Morbihan avec mon trotteur Toulouroux. C’est d’ailleurs grâce à lui que je vis dans cette région de rêve. Je l’ai rencontré là-bas dans le centre dans lequel je montais de temps en temps pendant les vacances et le week-end… J’ai eu un coup de foudre pour lui et pour la côte quiberonnaise, alors plutôt que de l’acheter et de le ramener chez moi à Nantes, c’est moi qui suis allée le rejoindre. Depuis sa rencontre ma vie tourne autour des chevaux, je travaille même dans le milieu puisque je suis administratrice des ventes de plusieurs sites de selleries en ligne. 

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui, comme vous, souhaiteraient adopter un trotteur ?

Adopter un trotteur a été pour moi un véritable bonheur. Ils ont un cœur en or et sont très généreux. C’est de cette générosité dont il faut se méfier. Un trotteur aura tellement envie de tout vous donner sans rechigner que vous pourriez aller trop loin et trop vite avec lui.

Il faut être capable de leur donner autant d’amour qu’eux arrivent à nous en donner, mais aussi leur donner du temps.

Avec ce temps donné, ils peuvent gravir des montagnes. Il faut éviter de vouloir absolument leur faire oublier le grand trot qu’ils ont appris dès leur plus jeune âge et qui est naturel chez eux. J’ai vu beaucoup de propriétaires de trotteurs se battre contre cette allure, alors qu’elle leur vient naturellement et qu’ils l’aiment. Toulouroux a 4 allures : le pas, le trot, le grand trot, et le galop ! Quand on sait que certains ont été traumatisés par l’industrie des courses et par l’interdiction de galoper, je pense qu’il faut être indulgent et leur laisser ce grand trot qui, finalement, les rassure un peu. Et honnêtement, une longueur de grand trot à la plage apporte presque plus de sensations qu’un bon galop. Sinon, je donnerais des conseils basiques mais essentiels : offrez-lui une vie au pré, avec des copains, des balades, des activités qui lui feront plaisir, et de l’amour !

Aujourd'hui, quelles activités réalisez-vous avec lui ?

J’essaye de recentrer nos activités sur le travail à pied. C’est une discipline que j’adore et dans laquelle j’aimerais progresser, mais Toulouroux n’aime pas trop ça et je suis une novice dans le domaine. J’espère nous voir progresser avec le temps. Autrement, nous pratiquons beaucoup de balades, c’est ce qu’on préfère. Toulouroux est vraiment un bon cheval d’extérieur, il passe partout et adore découvrir de nouveaux lieux de promenade, alors on s’en donne à cœur joie, surtout dans le cadre idyllique de notre Bretagne ! J’apprécie beaucoup le travail sur le plat. Si Toulouroux n’est pas très volontaire à pieds et s’ennuie vite, il est parfait sous la selle. Après être passée du mors au licol éthologique, j’essaye désormais de retrouver le niveau de dressage que nous avions avant sans embouchure. Nous essayons également de réaliser des reprises en cordelette. Le saut d’obstacle n’est pas du tout notre domaine de prédilection, mais nous allons essayer de nous y remettre progressivement dans les semaines à venir, en licol et side-pull bien entendu ! 

Vous avez aussi choisi de mettre Toulouroux pieds nus. Pour quelles raisons ?

Cela a été une décision mûrement réfléchie. J’avais essayé une première fois, un peu par curiosité, sans connaître le parage naturel… Une véritable catastrophe, j’étais persuadée qu’il ne pouvait pas être pieds nus. Mais je me suis tout de même renseignée. Un cheval au naturel n’a pas de fers et j’étais convaincue que la majorité de ses soucis venait de la ferrure : aplombs, problèmes au niveau des hanches, des épaules, cheval qui trébuche énormément et dangereusement (nombreuses chutes en balades, parfois assez graves). En étudiant tranquillement la question et en me documentant, j’ai vite compris qu’effectivement la ferrure était mauvaise pour lui et que, malgré nos activités régulières, il pouvait parfaitement être pieds nus. J’ai donc pris mon temps pour tout faire dans les règles, puis j’ai déferré progressivement (postérieurs puis antérieurs).

Les débuts ont été très difficiles, nous nous sommes privés longtemps de nos longues balades habituelles, mais aujourd’hui mon cheval ne trébuche plus et de nombreux problèmes articulaires ont été résolus grâce à un suivi rigoureux de mon pareur et de mon ostéopathe.

Ses problèmes d’aplombs se sont atténués et je le sens épanoui dans sa vie de cheval ! Nous pouvons repartir en randonnée plusieurs heures sans souci. Le pied nu a été une révélation pour lui comme pour moi, je vais même réaliser très prochainement un stage de Podologie Equine Libre afin de pouvoir suivre et comprendre l’évolution de ses sabots.

Un conseil pour ceux qui souhaiteraient franchir le pas ?

N’agissez pas ça sur un coup de tête. C’est ce que j’avais fait la première fois et je l’ai regretté. Essayez de vous documenter un maximum. Posez-vous la question « est-ce que je peux assumer le fait que mon cheval est pieds nus? » Pensez-vous avoir assez de temps pour vous en occuper? Un cheval pieds nus demande beaucoup d’entretien, si vous n’êtes pas prêts à donner de votre temps pour vous occuper des sabots de votre cheval, ce n’est peut-être pas la peine de tenter l’aventure… Renseignez-vous aussi sur les conditions de vie et l’alimentation à fournir à votre cheval, c’est la clef pour avoir un cheval avec de bons pieds et en bonne santé. Ensuite, trouvez un bon professionnel qui saura vous conseiller et suivre l’évolution de votre cheval, un pareur naturel ou un podologue. N’écoutez pas votre maréchal ferrant qui vous dira probablement que c’est une très mauvaise idée, et laissez filer les critiques quand certains verront votre cheval marcher sur des œufs les premiers jours après son passage pieds nus. Laissez-lui du temps, même si vous avez envie de faire un petit tour, ne brusquez pas ses sabots, soyez patients et vous serez récompensés. Passer Toulouroux pieds nus a été la meilleure des décisions que j’ai pu prendre pour lui

Comment avezvous découvert moncheval.net ?

Par le biais de la page Facebook de Mick, Follenn et Gaëlle. Connaissant l’éleveuse des petits Pemp Heol, j’adore suivre l’évolution des magnifiques poulains de l’élevage, alors si les heureux propriétaires créent une page, je la suis ! Comme Gaëlle est sur le site moncheval.net et qu’elle en parlait sur sa page Facebook, ça m’a donné envie de rejoindre la communauté.

Quel est votre rêve équestre ?

Je crois que je l’ai atteint le jour où j’ai galopé pour la première fois à la plage en cordelette avec Toulouroux. C’était d’ailleurs Toulouroux lui-même mon rêve équestre quand j’y pense ! Notre rencontre a été un véritable coup de foudre, et je vis toujours un rêve éveillé en sa compagnie. 

Continuer à améliorer notre relation, vivre de belles aventures, progresser vers la liberté et le travail à pieds, être heureux ensemble, voilà mon rêve équestre aujourd’hui.

Et qu’un petit poulain rejoigne un jour notre équipe, d’ici quelques années, qu’il évolue dès son plus jeune âge avec moi et que Toulouroux lui apprenne la vie de cheval, ça ce serait un rêve parfait.